TEAM AMANI

La tenue 2025 de Team AMANI s’inspire du shuka masai, un tissu à carreaux original très distinctif, symbole de la vie dans la vallée du Grand Rift et gage de respect accordé aux vainqueurs de la Migration Gravel Race d’AMANI.

« Dans 20 ans, vous verrez, il y aura de très nombreux cyclistes noirs africains qui se battront pour le maillot jaune. » – Tsgabu Grmay

AMANI, qui signifie « paix » en swahili, a été fondée en 2018 par feu Sule Kangangi, un coureur cycliste qui a grandi dans la banlieue d’Eldoret, à 32 km au sud-ouest d’Iten. Avec son cofondateur, Mikel Delagrange, leur vision était de permettre à une nouvelle génération d’Africains de l’Est de participer à des compétitions internationales et d’ouvrir la voie au cyclisme africain en s’inspirant du succès des coureurs à pied kenyans.

À Iten, le cyclisme est encore une activité de niche, tant au niveau de l’entraînement que de la course. Dans cette ville où la circulation automobile est très faible, on peut certes voir des habitants circuler à vélo. Mais très peu d’entre eux roulent en file indienne sur la route ou se mettent à sprinter jusqu’aux pancartes. 

La course à pied kenyane est toutefois présente au plus haut niveau depuis les années 1980. Chaque jour, des milliers de coureurs et de coureuses à pied sortent de la myriade de camps d’entraînement situés à Iten et dans ses environs. Ils courent tous sur les traces de champions tels que Tegla Loroupe, Edna Kiplagat et le marathonien le plus rapide de l’histoire, Eliud Kipchoge.

« L’aspect le plus important d’Iten est son symbolisme. Il existe là-bas une culture de l’excellence qui émane de cet espace unique », affirme Delagrange, autoproclamé « Cheerleader en chef » du projet AMANI.

Iten est située à la lisière de cette vallée, une région qui n’a cessé de connaître des bouleversements et des luttes depuis que le Kenya a revendiqué son indépendance dans les années 1960. Malgré cela, Iten a su demeurer un havre de paix pour celles et ceux qui poursuivent leurs rêves sur une piste d’athlé, sur des marathons et, plus récemment, sur les courses cyclistes.   

AMANI House, le centre d’entraînement de l’équipe AMANI et de son équipe de formation Black Mamba, est un véritable symbole d’intention, perché au sommet de la ville, qui offre une vue sur la vallée en contrebas jusqu’à 30 km. C’est là que les coureurs venus d’Ouganda, du Rwanda, d’Éthiopie, de RDC et du Kenya viennent apprendre leur métier. 

Finley Newmark, photographe et réalisateur d’AMANI, s’est impliqué dans l’équipe depuis la toute première Migration Gravel Race (la course phare d’AMANI dans le Masai Mara) en 2021, durant laquelle il a appris à connaître Kangangi, Delagrange et le reste de l’équipe. 

« Quand je me suis rendu pour la première fois à Iten en février 2023, j’avais en tête de réaliser un documentaire, de rouler avec les coureurs d’AMANI John Kariuki, Salim Kipkemboi et Charles Kagimu, et d’apprendre à les connaître. Là-bas tout est simple, rien n’est exagéré. »

Cet environnement qui prône un retour aux sources fait écho à l’organisation qui régit de nombreux camps de course à pied à Iten. Selon Delagrange : « On peut traverser la ville sans forcément se rendre compte que l’on vient de passer devant un centre d’entraînement de Nike qui pèse un million de dollars, car tout est très discret. Et ça on le doit à Eliud Kipchoges. »

Finley poursuit : « Pour les coureurs cyclistes c’est un environnement très favorable et inspirant de pouvoir s’entraîner et vivre dans un tel lieu. Sule y est aujourd’hui enterré et sa veuve, Hellen, aide à gérer le camp et incarne un rôle de figure maternelle pour de nombreux jeunes coureurs. » 

Rouler ici, c’est partager la route avec les occasionnels matatu (bus) chargés de passagers qui circulent entre Iten, Eldorat et des coins plus reculés de la vallée du Grand Rift. Mais c’est aussi, et surtout, partir à l’assaut d’ascensions interminables pouvant culminer à 3 000 mètres et s’élancer sur de longues routes de terre rouge qui s’étendent à perte de vue. Une chose est sûre, c’est qu’AMANI a su tirer profit de ce terrain et de ce qu’il a à offrir.

« On a toujours connu un grand manque de courses. Les coureurs ici n’avaient pas accès à la compétition de haut niveau, c’est pourquoi la Migration Gravel Race (MGR) a été créée », explique Delagrange. Largement considérée comme l’une des épreuves de gravel les plus difficiles au monde, la MGR est une course d’endurance en quatre étapes, semi-assistée, qui se déroule dans le décor majestueux du Masai Mara, au Kenya.

C’est grâce à des événements tels que la MGR que des talents d’Afrique de l'Est ont pu se révéler aux côtés de coureurs disons plus ‘traditionnels’, et c’est ce qui a contribué à catapulter les coureurs d’AMANI vers les meilleures épreuves de gravel d’Europe et d’Amérique du Nord.

Le développement d’AMANI sur la scène de la course cycliste en Afrique de l’Est a laissé certes une large part au gravel, mais leurs ambitions vont bien au-delà des chemins de terre et de poussière. Avec en son sein l’ancien pro du World Tour Tsgabu Grmay, jouant à la fois le rôle de coureur, de mentor et de directeur sportif, AMANI poursuit sa mission en 2025 sur le circuit africain de la course sur route, et démarrera sa saison avec le Tour du Rwanda. Leur objectif est de faire émerger les coureurs et coureuses les plus prometteurs d’Afrique de l’Est, en se servant d’AMANI et de sa notoriété pour promouvoir la course sur route sur le continent.

« Dans 20 ans, je pense qu’il y aura de très nombreux cyclistes noirs africains qui se battront pour le maillot jaune » conclue Grmay. Dans un endroit où les meilleurs coureurs à pied du monde viennent parfaire leur talent, AMANI s’est donné pour mission de produire les meilleurs cyclistes de la planète.